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dimanche 8 septembre 2013

La rentrée scolaire grève les budgets des ménages marocains

L'année scolaire débute à quelques jours seulement de la fin du Ramadan, et les ménages marocains jonglent avec des budgets qui ont été mis à sec et des dépenses qui sont en augmentation.
La nouvelle rentrée scolaire, fixée au 14 septembre, "ne manquera certainement pas de malmener le panier de plusieurs ménages’’, selon la journaliste Loubna Essam.
Le Ramadan, bien que dédié à la piété, engendre une frénésie de consommation, dit-elle à Magharebia. Et de poursuivre qu’à l’heure d’un pouvoir d’achat essoufflé de la plupart des marocains, le mois du Ramadan, la période des vacances et la rentrée scolaire représentent une pression financière incontournable.
Nadia Lamrih, 40, compte réinscrire ses deux enfants dans une école privée à Casablanca. Les frais d’inscription et d’assurance vont lui coûter pas moins de 4 000 dirhams (362 euros), soit 2 000 dirhams pour chaque enfant. La liste des manuels scolaires et des fournitures lui coûteront 2 500 dirhams (226 euros).
Elle doit également acheter de nouveaux uniformes pour ses deux enfants, soit un montant moyen de 1000 dirhams. Le total fait une somme d’environ 8 000 dirhams (724 euros).
" Nous sommes obligés de recourir au prêt bancaire car notre pouvoir d’achat devient d’année en année si faible pour faire face aux frais de la rentrée scolaire’’, explique-t-elle.
Ali Lemlil, jeune salarié dans une entreprise, évoque le même constat : ‘‘ J’aurais besoin d’un budget de pas moins de 5 000 dirhams pour la scolarité de mes trois enfants, tous en primaire dans une école publique, sachant que je n’épargne plus depuis déjà des mois’’.
Pour subvenir aux besoins et aux difficultés liées à la rentrée scolaire, de nombreux ménages ont recours au crédit à la consommation. Mais auprès des institutions de crédit à la consommation, la vigilance reste de mise.
‘‘A cause de la montée des impayés, les sociétés de crédit sont devenues très sélectives en matière d’octroi de crédit’’, explique El Moradi, agent commercial dans une banque de la place, tout en précisant que le surendettement des ménages prend de l’ampleur dans la société marocaine.
La rentrée scolaire intervient cette année également dans un contexte où la qualité de l’enseignement public est pointé du doigt.
‘‘Ce système, qui nous interpelle aujourd’hui, se doit non seulement d’assurer l’accès égal et équitable à l’école et à l’université pour tous nos enfants, mais également de leur garantir le droit à un enseignement de qualité, doté d’une forte attractivité et adapté à la vie qui les attend ’’, a déclaré le Roi Mohamed VI lors de son discours prononcé le 20 août.
Le Premier Secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) Abdelouahed Radi a indiqué que "le Maroc s’attend à un enseignement qui préparera la jeunesse à s’investir pleinement dans les projets structurants du pays’’.
Il ajouta que l'éducation escomptée devrait aussi enseigner ‘‘comment vivre ensemble dans le respect de la liberté, de l'égalité et de la diversité''.
Le ministre de l’Education Nationale Mohamed Elouafa a promis d’importants changements dont la promotion de l'enseignement préscolaire, la mise à niveau des établissements scolaires, la lutte contre la déperdition scolaire, l'amélioration de la qualité de l'enseignement et l'insertion des techniques de communication et d'information dans les cursus scolaires.
Pour atteindre ces objectifs, un programme d'urgence de l'éducation, doté d'un budget de près de 40 milliards de dirhams cible d'atteindre, pour la rentrée scolaire 2012-2013, un taux de scolarisation de 95% pour les 6-11 ans et de 90% pour les 12-14 ans.